Le body painting, un art ancestral toujours tendance

Le dernier congrès des Nouvelles Esthétiques qui s’est tenu à Paris Porte de Versailles en Mars 2014 a ébloui les visiteurs présents, venus admirer les superbes shows de body painting.

Si cette prestation n’est pas la plus couramment demandée dans les Instituts de beauté, elle trouve cependant naturellement sa place dans la grande famille des techniques de maquillage.

Le plus vieux maquillage du monde…

Le body painting ou peinture corporelle est une des premières formes d’expression artistique utilisée par nos ancêtres à l’aube de l’humanité comme rituel ou camouflage de chasse. Ils utilisaient la craie, le charbon de bois, le sang des animaux ou le jus de baies colorées pour créer des peintures de guerre destinées à impressionner l’ennemi.

Cette technique consiste encore aujourd’hui à remplacer la toile d’un peintre par le corps humain pour en faire une véritable oeuvre d’art. Le but est de maquiller le visage ou le corps d’un modèle humain et de s’en servir comme d’une toile. On assiste aujourd’hui à une tendance de peinture en trompe-l’oeil où le maquillage habille les corps en imitant à la perfection les vêtements comme le montre la publicité de la marque American Eagle Outfitters qui utilise le body painting pour attester du degré de confort des jeans skinny. La plupart des demandes de prestation de body painting émanent du milieu du cinéma ou de la télévision pour des maquillages de scène notamment ou lors de shows à l’occasion d’une manifestation spécifique.

Le maître mot en body painting est «créativité», car si la technique s’appuie sur des méthodes de maquillage traditionnelles, elle compte surtout de sérieuses compétences en dessins et une indéniable sensibilité artistique. Il s’agit véritablement de tableaux vivants vêtus de fantastique et d’irréel qui doivent révéler plus de choses qu’ils n’en cachent.

Les précautions d’usage

L’esthéticienne-artiste-maquilleuse doit avant tout observer quelques précautions avant de laisser aller son pinceau. Les différentes natures de peau doivent être préalablement étudiées. Les cicatrices et autres marques comme les dépigmentations, traces d’eczémas, rougeurs, peaux sèches et acnéiques peuvent être peintes sans problème dans la mesure où elles ne présentent pas de boursouflures, de rougeurs, de plaie ouverte ou très récentes et en cours de cicatrisation. La règle est de toujours travailler sur une peau parfaitement propre. L’hygiène doit être rigoureuse et le nettoyage des pinceaux réalisé au savon de Marseille et à l’alcool.

Une technique basée sur le maquillage beauté

D’un point de vue technique, le body painting est basé sur le principe du maquillage beauté utilisant un pinceau large pour l’application des couleurs claires, un pinceau moyen pour les couleurs medium et plus fin pour les teintes plus sombres qui serviront uniquement à faire ressortir et donner de la profondeur aux zones claires.

La couleur est travaillée à sec pour obtenir un résultat à fois précis et fin. Travailler un dégradé à sec est beaucoup plus long que lorsque l’on utilise des fards gras. Les peintures sont spécifiques pour le body painting, de préférence à l’eau car exemptes de solvants parfois agressifs pour la peau. Les matières utilisées pour fabriquer une teinte sont d’origine végétale, minérale et animale et proposent une grande variété de pigments.

Les thèmes les plus souvent traités

La peinture sur corps telle qu’elle est pratiquée dans nos sociétés occidentales a un intérêt plutôt ludique et ornemental. L’aspect spectaculaire des «oeuvres» en a fait une activité événementielle recherchée. Le côté ni nu, ni habillé du modèle, vêtu d’habits en trompe-l’oeil ne choque personne, pas plus que les créatures mi-homme mi-félin, les femmes serpent ou à l’effigie d’autres animaux couramment représentés dans leur décor naturel. Parmi les autres thèmes favoris on citera le monde fantastique fait de créatures ailées, griffées, pourvues d’antennes offrant au regard un incroyable festival de couleurs.